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Concours d'animaux de boucherie A Varennes-sur-Allier - Les prix restent stables

Michel Genin a remporté le championnat charolais des trois concours de St Pourçain, Jaligny-sur-Besbre et Varennes sur Allier. (©Ac

Sur les 235 animaux présents à Varennes les samedi 12 et dimanche 13 mars, toutes les génisses sont parties à la vente et la quasi-totalité des bovins mâles. Les prix se sont bien défendus dans un contexte très compliqué pour l’élevage allaitant.

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Peu avant la fin du jugement, un membre du jury a pronostiqué « l’année Genin ». Ce spécialiste ne s’y est pas trompé puisque Michel Genin et ses fils réalisent le doublé en remportant le Grand prix du charolais mâle et femelle. Une performance rare mais pas inédite qui vient ponctuer une très jolie saison des concours pour la formation de Boucé.

Finesse des os, des pattes et du regard

« Dans le jury se trouvent des bouchers, des éleveurs et des grossistes, explique Jean-Luc Livrozet, membre du jury depuis 35 ans. Même si chacun a son œil d’expert, les avis finissent par converger en fonction de ce que le marché demande au moment du concours ». L’œil d’expert, Jean-Marc Renaud, responsable des rayons boucheries des magasins Leclerc de Moulins l’a sans aucun doute et en use pour désigner ses favoris : « on va bien sûr regarder la finesse des os, des pattes, la tranche, la conformation et je vais toujours m’attarder sur la tête et l’œil. Car un œil doux ou, au contraire, un œil nerveux ne dira pas la même chose sur la tendreté de l’animal ». Et cette année, les juges n’ont pas beaucoup hésité pour porter aux nues les deux bêtes de l’EARL Genin.

Une fois dans l’année

Les deux femelles qui concourraient pour le Grand prix avaient trouvé preneur lors des concours qualificatifs à Saint-Pourçain-sur-Sioule et Jaligny-sur-Besbre auprès de la boucherie Berger basée à Neuilly-le-Réal qui a également acquis un Prix d’honneur Label. Rien d’exceptionnel cependant à cette collaboration puisque le boucher et l’éleveur travaillent « ensemble tout au long de l’année ».

Débutée à Saint-Pourçain, la vente du mâle s’est, quant à elle, conclue à Varennes auprès de la boucherie Dumont. Eleveurs et acheteurs sont frileux à révéler leurs prix de vente parce qu’ils « ne sont pas le reflet du marché actuel ». Des prix qui laissent rêveur mais qui n’ont pas grand-chose à voir avec les prix pratiqués en section car, comme le rappelle Daniel Jeudy, « une bête qui obtient le Grand prix du Charolais, il y en a une par an. Une seule, et c’est à Varennes. Alors il est bien difficile de croire qu’elle serait le reflet de la réalité… »  

Tirer le rayon vers le haut

A Varennes, certains font le déplacement dans l’objectif de ramener les plus belles plaques. Au moins une, pour la fierté de l’afficher sur son étal. C’est le cas de Gilles Schneider, directeur du magasin Cora de Vichy et de son responsable boucherie Jean-Paul Deboudat qui concluent l’affaire avec le Gaec Jeudy pour le 1er Prix d’honneur mâle : « cela fait partie de notre image de marque de pouvoir offrir aux consommateurs du bœuf à Pâques. C’est un animal que nous allons  vendre, en rayon, au même prix que les autres. C’est un cadeau que l’on fait au consommateur et cela tire vers le haut l’ensemble du rayon ». S’il n’est pas question là non plus de parler de prix, certains acheteurs avouent volontiers qu’« il ne faut pas forcément viser le Prix suprême mais s’orienter vers l’animal qui a loupé de peu la première marche et qui sera tout aussi bon, pour 4/5 euros de moins ».

De son côté Lionel Oviste termine sa transaction avec le Gaec Santiana pour son Prix d’honneur Label mâle négocié à 6 euros kilo/carcasse. Le boucher « se fait un petit plaisir » à Varennes et repart avec deux ou trois animaux.

De 6,10 à 6,86 € en génisses

En travée, les prix se révèlent plus aisément et sont bien plus proches de la réalité du marché. « Malgré la conjoncture, les éleveurs sont repartis contents d’avoir vendu leurs animaux, commente Olivier Chaveroche, organisateur de la partie bovine du concours. En génisse, les prix courent entre 6,10 € et 6,86 € soit 0,10 € de moins qu’en 2015. Regrettable mais pas catastrophique au vue d’une conjoncture très compliquée en élevage allaitant. Si les prix en bœufs accusent une baisse de 0,38 - 0,57  euro par rapport à l’année précédente, tous ne sont pas partis à la vente : « Nous avions enregistré une grosse dizaine d’inscriptions de mâles en plus et ce surplus ne s'est pas vendu. Mais les prix sont restés acceptables car situés entre 4,88 € et 6,10 € »

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